302                         HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
d'Achille (troispièces), une Histoire de Constantin (douze pièces); enfin six Maisons royales, d'après Le Brun. Ce dernier article prou­verait péremptoirement, si une confusion ne s'est pas glissée dans la rédaction de l'inventaire, confusion difficile à admettre, que l'atelier du faubourg Saint-Germain continua ses travaux après la réorganisation des Gobelins, et prolongea même son existence jus­qu'en 1670 au moins, comme le plan de Paris, publié sous cette date, tendrait à le faire croire.
La famille des Comans restait pendant ce temps à la tête des ateliers du faubourg Saint-Marcel. En 1634, le chef de la maison <r ayant continuellement yieilly et servy en ladicte charge, et in­struict en icelle Charles et Alexandre de Comans, ses enfans, s'en demist, soubz le bon plaisir du roy, au proffict dudit Charles de Comans, à condition de survivance, » Le nouveau titulaire garda ses fonctions de directeur fort peu de temps. Nommé au mois de mai 1634, il mourait eh décembre, la même année. Son frère Alexandre le remplace. Ce dernier étant venu à décéder en 1650, après avoir obtenu, en 1644, une prolongation de privi­lège de vingt années, un troisième fils de Marc de Comans se présente pour succéder à ses frères. Il se nommait Hippolyte et s'était d'abord destiné à l'état militaire. A la mort d'Alexandre, il servait dans l'armée royale sous le nom de seigneur de Sourdes. Bien que complètement étranger à l'art auquel sa famille devait son illustration, Hippolyte de Comans,obtint cependant la succes­sion de son frère avec prolongation de privilège. Mais la réorgani­sation de la manufacture sous Colbert mit fin par anticipation aux fonctions du dernier des Comans. On ignore mème s'il vivait
O
encore au moment où Le Brun vint prendre la haute direction du nouvel établissement.
Certaines pièces portant, dans la lisière latérale, les initiales CC et AC enlacées, sont attribuées avec vraisemblance aux deux fils aînés de Marc de Comans. Nous ne connaissons point de tapisserie portant la marque H C et pouvant par conséquent passer pour l'œuvre du dernier directeur de l'ancienne manufacture des Gobelins.
Sur cet atelier, fort intéressant quoique peu connu jusqu'ici, l'inventaire des tapisseries de LouisXIV nous apporte un précieux contingent de renseignements positifs. Voici rémunération des ten­tures attribuées par ce document au premier établissement du fau-